Thursday, 21 November 2013

Philippine - France (FR)


Cette jeune bordelaise passionnée de vin est responsable du développement commercial Europe pour les propriétés argentines de son oncle, dont la Bodega Fabre Montmayou.

Je connais cette jeune femme depuis des lustres, puisqu'elle était au lycée avec ma petite soeur. Après nous être perdues de vue quelques années, nos chemins se sont recroisés à Bordeaux, et à Bruxelles quand elle vient y faire escale pour son travail. Aimant le vin et la bonne chère, c'est donc tout naturellement que nous avons songé à organiser une dégustation des vins Fabre Montmayou en collaboration avec son importateur Global Wineries. On avait choisi le thème apéro argentin et j'en ai profité pour m'essayer aux empanadas et alfajores (recettes à venir très bientôt).

Philippine a animé avec brio la dégustation de 5 vins (1 rosé, 1 blanc, et 3 rouges) entremêlant anecdotes sur la région et la propriété et petits cours d’œnologie. Retrouvez ici une présentation des vins dégustés lors de ce véritable voyage des sens en terre argentine. Et sans plus attendre découvrez cette jeune femme en 5 questions/réponses.

L'origine de ta passion pour le vin?

Ma passion pour le vin me vient précisément de mon oncle Hervé, propriétaire de la bodega Fabre Montmayou. En 2006, dans le cadre de mes études, je pars faire un stage en entreprise à Buenos Aires, en Argentine. « Seulement » 13h de bus me séparaient de Mendoza. Je suis donc allée passer Noel, entre autres bons moments, chez mon oncle, dans la région de Mendoza: des vignes magnifiques, au pied de la cordillère des Andes, les montagnes enneigées en fond, une véritable carte postale, à peine croyable.

Ma passion me vient en premier lieu de cet endroit magique. Sans avoir aucune idée de ce que pouvait représenter le dur travail du vigneron, à cette époque je me suis dit : « c’est tellement beau... voilà ce que je veux faire ».

Pendant ma dernière année d’étude à Madrid, pour l’écriture de mon mémoire, j’ai choisi le thème suivant : «  Quel avenir pour les vins français face à l’émergence des vins du nouveau monde ? ». Un sujet inconnu pour moi à l’époque, pour lequel j’ai dû lire énormément, me renseigner et questionner mon oncle, entre autres hommes du vin. Ce sujet est tellement passionnant que plus mon mémoire prenait forme, plus mon choix de carrière se précisait.

Une fois terminé, de retour à Bordeaux, j’ai suivi un Master spécialisé dans le commerce des vins qui venait tout juste d’ouvrir ses portes. J’ai pris cela comme un signe, puisque de toute façon, quand il s’agit de faire des choix déterminants pour votre futur, tous les signes sont bons à prendre. Ensuite, c’est à la faculté d’œnologie de Bordeaux, pour une dernière année d’apprentissage, que j’ai découvert l’art, aussi fascinant que difficile, de la dégustation.

Quelques années plus tard me voici responsable commerciale du marché Européen pour la bodega qui avait, quelques années plus tôt, révélé en moi cette passion pour le vin.

Ce que tu aimes le plus dans ton métier?

Ce que j’aime par-dessus tout dans mon métier c’est de pouvoir représenter les vins de ma famille. C’est une grande fierté et aussi un immense challenge que de vouloir transmettre une histoire.
Par ce métier, j’apprends à m’organiser, à gérer mon temps de façon autonome. Je voyage régulièrement en Europe et cela demande une capacité d’adaptation et une réelle ouverture d’esprit. Les clients sont très souvent surpris et heureux à la fois de pouvoir discuter « vins » avec quelqu’un qui fasse partie de la famille du propriétaire. Les histoires, les anecdotes et la passion se transmettent toujours plus facilement de cette manière.

Avant d’être nommée responsable commerciale Europe, j’ai eu l’opportunité de faire les vendanges et mes premières vinifications là-bas à la propriété, à Mendoza. Il s’agit là d’une réelle valeur ajoutée pour moi bien entendu, puisque cela me permet de maitriser parfaitement mon sujet, mais également pour le client qui aime qu’on lui raconte comment et où est fait le vin qu’il s’apprête à déguster.

Un secret de dégustation du vin?

L’Argentine est un pays très ensoleillé. Les raisins sont récoltés lorsqu’ils sont bien mûrs, donc gorgés de sucres.J’aime préciser que nos vins rouges ne sont pas des vins d’apéritif et qu’il vaut mieux qu’ils accompagnent un plat, car en effet ce sont des vins « costauds » mais s’il y a bien un secret de dégustation à connaître et à appliquer avec les vins argentins c’est de les servir plus frais que la normale.

Il serait dommage de servir un vin à une trop basse température car les arômes auraient du mal à se libérer lors de la dégustation, mais il vaut mieux que le vin soit servi trop froid que trop chaud, quitte à le réchauffer dans le verre.

C’est une question de chimie. Si le vin est trop chaud, vous ne sentirez que l’alcool qui s’évaporera et cela créera une sensation désagréable. Attention, il ne s’agit pas de cacher la richesse en alcool du vin en le servant frais, mais simplement de lui permettre de se dévoiler sous son meilleur aspect, rond et charnu à la fois, avec de jolis fruits et des tanins fondus. L’acidité et le taux d’alcool recherché pour l’élaboration de ces vins, feront le reste, à condition que le vin soit servi à bonne température.
Ainsi, alors que vous servirez un Bordeaux à 16°C, servez les vins argentins plutôt à 14°C.


Un accord mets/vin favori?

Comment ne pas évoquer la viande argentine lorsque l’on parle de Malbec. Ce cépage a l’avantage d’être un cépage peu tanique. Même jeune, un vin fait à partir de Malbec saura vous satisfaire. Pour cela, servez votre vin argentin avec de la viande, rouge ou blanche, grillée ou au four, avec une sauce ou nature.
Un accord met-vin que j’aime beaucoup également c’est le Reservado Chardonnay (vin blanc fruité, rond et complexe à la fois) avec du poulet sauce curry, légèrement relevé. Un délice !
 
Une erreur à éviter en matière de vin?

Je vais encore insister sur la température des vins, mais s’il y a bien une erreur à éviter en matière de vins c’est de les servir trop chaud.
Une température trop basse n’est pas avantageuse pour le vin non plus, mais nous aurons alors au moins la possibilité de le réchauffer dans le verre.
Il est toujours bon d’ouvrir les bouteilles un peu à l’avance pour laisser le vin respirer et ne pas le boire tel quel, sans quoi il serait trop fermé et non apprécié à sa juste valeur.
Enfin, une grosse erreur à éviter en matière de vin serait de choisir des vins en fonction de leur notoriété, de leur prix, de leurs notes Parker ou autres, de leur médailles… Un vin est avant tout une histoire de goût, un coup de cœur. L’histoire d’un vin peut vous émerveiller autant que le vin lui-même et le rendre encore meilleur. Et alors ? L’important c’est qu’il vous plaise du début jusqu’à la fin.






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